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Editorial paru dans le numéro 4, volume 5 du 30 octobre 2022 à la Revue Africaine d'Environnement et d'Agriculture 

La République Démocratique du Congo est un grand réservoir de ressources naturelles et culturelles qui en font un scandale naturel et humain. C’est la belle illustration d’un stock naturel important des ressources minérales, pétrolières, hydriques, biologiques. Malheureusement, ce pays qui regorge d’immenses ressources naturelles, affiche paradoxalement une indigence sociale extrême.

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a lancé un appel d'offres de vingt-sept blocs pétroliers et trois blocs gaziers en juillet 2022. Ces blocs se répartissent dans les trois principaux bassins sédimentaires de la RDC à savoir : le Bassin Côtier, le Bassin de la Cuvette centrale et les Bassins de la Branche Ouest du Rift Est-Africain. Évalués à environ 22 milliards de barils de pétrole brut et 66 milliards Normo mètre cube de gaz méthane, l’exploitation de ces ressources devra booster l'économie de la RDC et créer des milliers d'emplois pour la population selon le gouvernement.

Les ONG de défense de l’environnement et d’autres partenaires de la RDC s’opposent à cette initiative. Ils alertent au sujet des conséquences catastrophiques de ce projet sur les communautés locales, la biodiversité et le climat mondial. Ces partenaires pensent
qu’il ne fallait pas attribuer des blocs pétroliers dans la Cuvette centrale, un complexe riche en tourbières qui contient environ 30 gigatonnes de carbone. Pour le Gouvernement congolais, les travaux d'exploitation et d'exploration à l'aide des moyens technologiques les plus modernes qui protègent l'environnement, la faune et la flore et qui préservent les écosystèmes ainsi que les équilibres, vont réduire les impacts sur l’environnement. Les travaux de forages et d'exploitation seront soumis à un plan de gestion de l'environnement afin de minimiser les effets négatifs sur les écosystèmes. A chaque étape, des études d'impact environnemental seront réalisées et examinées par le ministère congolais de l'Environnement.

En effet, entre l’exploitation du pétrole et la conservation de la biodiversité, des ponts (liens) peuvent être construits. Aussi, la conservation de l’environnement doit aller de pair avec l’amélioration des conditions de vie de la population et le développement économique. Entre l’exploitation du pétrole et la conservation de la biodiversité, les acteurs de la société congolaise doivent faire un choix basé sur l’analyse des avantages comparatifs socio-économiques et environnementaux. Une analyse scientifique et des suggestions concrètes débarrassées des humeurs et sentiments sont nécessaires pour permettre une exploitation pétrolière et gazière durable en RDC. Le développement a un coût, mais il faut savoir évaluer le coût et le transformer en opportunités. L’exploitation des ressources non renouvelables comme le pétrole peut aider à financer les projets de développement durable.

Il faut lever des options scientifiques et consensuelles afin de concilier le développement socioéconomique du pays où la majorité de la population vit dans une précarité indescriptible, et la gestion de l’environnement (préservation de la biodiversité, etc.). Aussi, les politiques publiques sont efficaces lorsqu’elles sont assises sur les données scientifiques probantes.

Lu par: 1564 Personnes

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